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. Kardamôme :: ou la vie comme on l'invente, ... avec douceur, vivacité, univers créatifs, émotions & couleurs
27 août 2011

La cage et le coquelicot

 

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  Cette histoire pourrait être une fable, de monsieur de La Fontaine par exemple (c'est évident, ça coule de source ^^ !).

   L'autre jour, en discutant avec une amie (dont je ne suis pas amoureux de surcroît), j'apprends avec stupeur que son copain est hystériquement* jaloux de moi, et qu'il ne supporte pas que je parle avec elle, et que c'est pour cela qu'il est si difficile de la voir plus de deux ou trois fois par an, autour d'un simple verre. La même chose m'était déjà arrivé il y a au moins six mois, dans la région, avec une autre femme : son copain s'était imaginé je ne sais quoi entre moi et sa copine, alors qu'il n'y avait que de la sympathie, et un accueil et hospitalité sympathiques dans une chambre bien distincte de la chambre féminine.

* Le mot ' hystérie ' a été inventé par des hommes (au sens masculin du terme) pour décrire des symptômes qu'ils jugeaient spécifiques aux femmes, et liés à leur féminité, à leur sexualité, à leur sexe, en l'occurrence à leur utérus (cf. l'étymologie grecque du mot hystérie). Parmi ces hommes ont trouve notamment le médecin Hippocrate, ou encore Platon. Il n'est pas exclu, selon moi, que les hommes soient eux aussi soumis à des formes d'hystérie : effet boomerang, ce sont ceux qui l'envoient et qui voient les choses maladroitement qui se le prennent en pleine poire).

Quelle conception du bonheur et de l'amour est celle de ces hommes-là ?

Et pourquoi moi, qui n'ai aucune intention sentimentale consciente ou inconsciente à l'égard de ces femmes, suis-je victime des craintes les plus infondées de la part de ces hommes ? Leur attitude dépasse la simple jalousie, ils ne peuvent même plus me (re)voir sans devenir comme fous (et je pèse mes mots, que leurs copines confirment).

Où est le plaisir d'aimer une femme, une personne, si c'est pour tout imaginer même quand il n'y a rien ? Jusqu'où peut aller cette possessivité délirante ? Est-ce cela, l'amour ? Pour moi, définitivement non. Et que l'un de ces hommes (en dehors de Lyon, mais dans la région) "ait" deux femmes dans sa vie me ramène à l'idée suivante : il veut bien posséder le coeur de ces deux femmes, mais surtout pas qu'elles jouissent de la même liberté ! Le machisme est encore bien présent dans certains coins de notre pays, en particulier chez certains hommes mal dans leur peau...


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C'est là que l'image du coquelicot me vient : cette fleur rouge magnifique, symbole parfois de l'amour (les noces de coquelicot, célébrant les huit ans de mariage), peinte notamment par le grand Claude Monet, est aussi une fleur sauvage, qui se laisse difficilement apprivoiser en dehors de son milieu naturel. Elle a tendance à se faner si on la prive de ses racines. 

Son caractère de fleur sauvage et belle lui confère une similitude avec l'amour, avec une femme ou un homme par exemple : si on cherche à s'approprier sa beauté, à la couper de son champ, de sa liberté, de sa capacité à rayonner devant toutes en plein air, sa beauté s'étiole...

Et cela est tout logique : où serait la beauté si elle était privée de son élan, de son enthousiasme, de sa fraîcheur ?

Mais le coquelicot est aussi une fleur vive et résistante : on a souvent essayé de la chasser des champs de céréales, mais elle est revenue, tout naturellement. C'est aussi une ' drogue ' (comme l'amour ?) : son autre nom est le pavot.

Aucune beauté ne peut demeurer telle, dans une belle cage dorée masculine (ou féminine, d'ailleurs).

Vous pourriez essayer mille et une fois de posséder la beauté d'une personne, son amour, vous finirez par posséder du vent, ou une fleur fanée, triste, se mourant dans son vase à l'eau stagnante, étranglée une bague autour du cou, dans la routine de son espace réduit, telle une desperate housewife.

L'amour ne se possède pas. Il nous aide et se conjugue de façon singulière, voire au pluriel, tel un auxiliaire être, mais sans avoir.

Trouvez la plus charmante des personnes, elle ne sera jamais " à vous " . L'amour n'est pas un chien que l'on tient en laisse, ni un oiseau que l'on met en cage dorée jusqu'à ce qu'il ne sache plus ni voler, ni chanter, ni aimer.

Ses émotions se seront asséchées, à force d'isolement, nourrit par une seule source. Sa beauté périra sous le voile que vous posez sur son visage. Ses cheveux deviendront ternes à force de ne plus voir la lumière du Soleil.

(des études scientifiques tendent d'ailleurs à le prouver, notamment auprès de femmes religieuses voilées à la tête, qu'elles soient chrétiennes, musulmanes, ou de quelque croyance que ce soit).

   La jalousie et la possession ne sont pas un symbole d'amour magnifique (chassons cette croyance une fois pour toute, pleeease), mais la marque forte de manque de confiance en soi, et aussi en l'autre. C'est parce que l'on sent ou que l'on croit que l'on n'est pas au niveau que l'on se met à imaginer que d'autres pourront être mieux. (* nb : les deux hommes cités plus haut sont bel et bien aimés par ces femmes, alors pourquoi tant de violence et de jalousie ?)


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Coquelicot jaune

*

La meilleure preuve d'amour, c'est de laisser l'oiseau voler de ses propres ailes : s'il vous aime assez et de façon réciproque, il reviendra là où il se sent bien, libre d'aimer, et d'être aimé. 

Ne cherchez pas à posséder l'amour, car vous deviendrez fou, comme possédé-e vous-même.

*

La fameuse et ancienne comptine suivante laisse entendre que la réputation des hommes - non possessifs ? - reste encore à faire !

J'ai descendu dans mon jardin (bis)
Pour y cueillir du romarin
Gentil coquelicot, Mesdames
  Gentil coquelicot nouveau
J'n'en avais pas cueilli trois brins (bis)
Qu'un rossignol vint sur ma main
Gentil coquelicot, Mesdames
Gentil coquelicot
Il me dit trois mots en latin (bis)
Que les hommes ne valent rien
Gentil coquelicot Mesdames
Gentil coquelicot
Que les hommes ne valent rien (bis)
Et les garçons encore moins bien
Gentil coquelicot Mesdames
Gentil coquelicot
Des dames, il ne me dit rien (bis)
Mais des d'moiselles beaucoup de bien
Gentil coquelicot Mesdames
Gentil coquelicot

.

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Là oui : je préfère les hommes quand ils jouent et dansent entre eux,

de façon mixte, femmes et hommes, chacun-e à son tour, au son du berimbau,

lors de cette capoeira justement imaginée pour libérer les esclaves de leurs maîtres/bourreaux.

*

 

En espérant que ni vous, ni la ou les personnes que vous aimez

ne cherchent à emprisonner votre liberté, votre amour, votre fraîcheur et vivacité, votre coquelicot intérieur, pour que ils et elles se vivent avec des ailes...

 

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*

 

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