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. Kardamôme :: ou la vie comme on l'invente, ... avec douceur, vivacité, univers créatifs, émotions & couleurs
17 novembre 2010

nouveaucabulaire : une vie (enfin) riche de sens

 

 Si la langue est dure, rigide, molle, sèche, froide, alors la vie risque de l'être aussi.

Comment exprimer la beauté et la multiplicité des émotions,

des situations, des nuances, avec une langue appauvrie ?

  Si les mots de notre vie ne sont pas renouvelés et remplis d'énergies fraîches, et deviennent galvaudés, routinisés, alors ils perdent toute signification, toute puissante verbale dans notre bouche, et deviennent tel un panneau : un sens interdit, ou une impasse. Car toute relation passe par du langage, notamment corporel, littéraire ....


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Voilà une belle plante... à qui il ne manque plus que la parole !
.

D'où l'importance de ne pas laisser les mots s'assécher dans l'appartement, dans la vie, en raison et à cause du quotidien (au sens de "tous les jours", et au sens de "journal") . Ne pas utiliser n'importe quel mot dans une phrase, quand on tient à l'autre.

    Faire preuve d'imagination, se creuser le citron, se contorsionner jusqu'à trouver de nouvelles perles, chercher encore, prendre des détours dans différents dictionnaires (historique, ancien, en langue verte, mots oubliés...), contourner la légende de la statue officielle, ré-interpréter le nom de certaines rues, à l'occasion d'un voyage ....

Comment le capuchon de ce stylo a-t-il pu voir et vivre cette scène,

de là où il est ? Qu'en dirait-il ?

   Voilà le genre de réflexions - défis, starters et sensations linguistiques (et toc!)  que j'ai commencé à découvrir et à déguster dans mon 'palais' grâce à un livre nommé Libérer son écriture et enrichir son style, de Pascal Perrat, découvert puis acheté à Bordeaux (il coûtait plutôt cher à l'époque pour mon budget d'étudiant boursier, 23 € tout de même!) durant mon année à l'Iut de journalisme (en 2001-2002), contre la volonté de notre directrice qui n'aimait pas ce genre de bouquin (pour perroquetiser à l'Afp on n'a pas besoin d'une telle richesse de langage, en effet ...) . Mais ce livre je l'ai toujours, huit ans après ;  je ne regrette pas cet achat ô non, et il est là, juste à côté de mon bureau en évidence, au chaud face couverture tournée vers le soleil, à Lyon, en ce 17 novembre 2010. Preuve qu'il résiste au temps et à l'ennuie, il est digne d'un bon livre de Pennac! 


  Dire, prétendre  "connaître" quelqu'un alors que l'on a seulement croisé ou aperçu peu de fois cette personne est assez inexact et inapproprié, par exemple. Par quel mot le remplacer dans ce cas-là ?   Et quand on pense à soi (à son propre équilibre) avant de penser à l'autre, sans pour autant tomber dans l'égoïsme ou l'égocentrisme, comment l'exprimer, par quel nouveau mot ?

Utiliser le mot "ami" quelque soit la relation entre deux personnes est pauvre, et témoigne d'un manque d'imagination des académiciens et de celles et ceux qui utilisent à tout bout de champ ce mot. Les millions d'internautes utilisant facebook sont confrontés à un seul choix unique pour désigner les personnes qu'illes "ajoutent" sur la liste. Quelle tristesse !

Plus un mot est utilisé au quotidien dans notre bouche, dans notre vie, à tort et à travers, plus il s'appauvrit, au lieu de renouveler et notre langage, et notre manière de vivre et de regarder cette vie-là.

Car être amoureux, c'est aussi aimer parler à l'autre, et aimer cette langue, s'amuser à jongler avec elle, avec lui, sinon à quoi bon ?
 
Jouons avec les mots, bouleversons-les !

L'amour et la langue doivent être vécus comme des insurrections, des expressions rebelles (plutôt que remoches), des (s)éditions nouvelles de livresse bue à la marge des pages ....
.

Une langue pauvre est plate, on s'ennuie vite, on comble les silences, l'absence de relief, de suite dans les idées, on veut vite dormir et oublier, ou regarder le programme imposé par la télé, pour ne plus avoir à trop penser.

Une langue créative, elle, invite à comprendre et à ressentir les choses en 3 Dimensions
et se démultiplie à l'infini dans l'iris de nos yeux,
dans les synapses et étonnantes notes et connections de notre cerveau,
à mesure d'autres situations vues sous un autre angle,
via des références et cultures communes
(films, histoires, idées, aventures, blagues, courts métrages, sketches, contes, clins d'oeil....).


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   Avec une amie, on s'est amusé un jour, sur une péniche des berges du rhône (La Passagère) à imaginer et inventer plein de nouvelles expressions ou mots-valises pour exprimer différemment la relation, tout en nuances, pour ne pas toujours utiliser les mots pauvres et peu imaginatifs que sont parfois devenus les 3 mots 'amis', 'amours' et 'copains'.

Car les relations entre deux personnes (ou plus) vont bien plus loin que cela, donc le langage doit lui aussi être large et inventif, précis, senti, cru et tout chaud (mais pas sorti du micro-ondes de l'académie), riche, pour les refléter de façon plus 'authentique' ces relations, de façon plus fidèle, plus concrète, dans le vécu ressenti!

A nouvelle relation, situation,  imaginons d'autres mots pour se libérer des maux !


Voici quelques uns des néologismes que j'aime bien parfois lire, utiliser ou entendre (extraits notamment du Baleinié) :

aller à une vélorution, planchouner sur des projets, aller siester,

ça c'est moins pire,  laguindouir * (attendre à côté de son chien qui fait ses besoins) ,

atarinien * (automobiliste qui passe si lentement au vert qu'il vous laisse le rouge) ,

balostre * (itinéraire qui se perd dans le pli de la carte michelin) ,

bernogue * ( numéro de téléphone qu'on ne se décide pas à supprimer de son répertoire même si on ne sait plus depuis longtemps à qui il appartient ), 

cavote * (table qui reste bancale malgré les pliages successifs d'un dessous-de-bière. Econ. : Compte toujours débiteur en dépit des chèques de fin de mois),

" çon " * (premier appel trop timide pour être entendu du garçon de café),

mazerf * (tome 2 d'un ouvrage dont on ne possède pas le tome 1),

somtamer * (ne plus oser bouger les genoux pour ne pas déranger le chat),

touvoyer : dans une conversation avec une personne que l'on rencontre pour la première fois (parfois légèrement plus jeune ou plus âgée), naviguer en zigzag d'un mot à l'autre, tel un acrobate sur un fil, en essayant de ne jamais avoir à dire 'tu' ni 'vous' car on ne sait pas encore si l'usage requiert le tutoiement ou le vouvoiement (creative commons : esteban ;) . Ex. : Dire : " C'est intéressant ce que l'on vient de voir ", au lieu de : " Vous ne trouves ... tu ne trouvez pas que c'est intéressant ce qu'on vient de ... " (le non-choix par défaut est parfois le plus mauvais choix ;D) .

pathignonner (couple pathétique dans son côté "c'est miiignon mamour" collant de bouillote allitée qui dégouline, cf. le monde de Marion),   

brocollision (deux individus qui se rentrent dans le chou),

pipeaufiner (mentir à la perfection),

célibatracien (crapaud qu'aucune femme n'a encore transformé en prince charmant),

bancalauréat (diplôme indispensable pour obtenir un emploi pas très stable),

cybermuda (short porté par les surfers sur internet),

... ou donner rendez-vous à 17h17 ou 19h19 (au lieu de toujours indiquer "19h00 ou 20h00 pile"), et ceci (aaatttention !) sans tomber dans le piège de l'anticonformisme (qui est un conformisme en lui-même, l'un des pires).

   A lire pour les curieuses et les curieux : un livre intelligent et ludique est paru en poche il y a peu, et se nomme 

' Nouveaucabulaire ' (de Jean-Jacques Thibaud, éd. Le Cherche midi).

Sans compter bien sûr le dictionnaire du Baleinié (cité plusieurs fois ci-dessus ainsi *), à présent compilé à plus petit prix & en poche (éd. Seuil ?), qui cherche (et trouve !) à inventer des mots ou des sonorités pour exprimer des situations ou embarras et autres tracas du quotidien, ... et essayer de s'en sortir avec la tête belle, créative et haute !   

Et toi, et vous, quels mots inventez-vous pour regarder ,

pour ressentir, pour exprimer à votre propre manière la vie ?


       .....  A suivre ... !  ( to be continued ..... )

* * *


*  Langage carbone 14

( .. un titre digne d'une chanson d'hubert-félix thiéfaine ;) 

Chez certains couples que l'on observe dans la rue ou dans un espace public, le langage montre parfois, avec ironie (et amertume..)  comment évolue la relation, dans certains cas, avec le temps et les années de travail qui passent :

  1. Bonjour, comment ça va Géraldine ?
  2. Coucou ma puce !
  3. Bonsoir ma chérie.
  4. Peux-tu aller voir maman ?
  5. Demande à ta mère !

Oh, ce " ta " mère est d'une brutalité...

.

Maaaaais Voici à présent : un collier musical,

pour finir sur quelques notes de beauté cette page,

à l'aide de créations et bijoux un peu beau cou joliment enjolivés :

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i i   e Viva la vida   ! !


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